Espagne mise à jour Février 2023

Samedi 4 février, Dimanche 5 février 2023

Comme prévu, nous avons été autorisés à récupérer Hortense mercredi soir avec le message que cela n'avait pas été une simple opération. Elle avait duré des heures et n'avait laissé aucune place à la stérilisation. Quoi qu'il en soit, le docteur De Frutos, qui est aussi un orthopédiste de renom, avait tout fait pour sauver la patte et l'opération invasive s'était bien passée car la patte était presque droite... Aujourd'hui, Dirk a remplacé son pansement et en voyant la patte, nous n'en croyions pas nos yeux. A part la grosse blessure, la patte s’était presque tout à fait redressée. Nous ne cesserons jamais d’être épatés, et grâce à notre véto , la fière et capricieuse petite dame n'aura pas à continuer à mener une vie dans la reproduction  et/ou étant un chien paralysé.

Dimanche, Dirk a amené nos chiens à l'hôtel et à l'école pour chiens du centre d'hydrothérapie car le lendemain c'était mon anniversaire et nous avions prévu quelques jours de "vacances". A cause de ma fascination pour la géologie des continents nous sommes passés par Séville, où nous avons dîné et dormi pour mon anniversaire et par Tarifa où la mer Méditerranée et l'océan Atlantique se rejoignent. Ensuite, nous avons passé la nuit à Gibraltar où nous espérions voir des dauphins et des orques qui traversent le détroit de Gibraltar afin de se diriger vers le parc naturel «  Monfrague » . Nous espérions également  repérer des vautours . Nous avions donc un agenda fort rempli . Avant cela, nous avons passé le dimanche, derrière nos ordis  et avec notre GSM à proximité pour ne rien manquer de l'édition Gantoise du « Dia del Galgo » de Peter Van Tricht. D'innombrables adoptants s’y sont rendus pour représenter les couleurs de GINB. Un grand merci à tous…

Lundi 6 février 2023

Ce jour-là, commença favorablement grâce à notre FB car j'ai été ravie de recevoir d'innombrables félicitations d'adoptants. Après le souper d'anniversaire, les planètes m'ont fait cadeau d’une "lune de sang" magique qui enveloppait Séville d'une lueur rose. Le lendemain, nous sommes d'abord allés à Tarifa où j'avais rendez-vous avec la  mer et l’océan qui y fusionnent. L'endroit où le phénomène naturel peut être le mieux observé, nous a été indiqué par trois policiers sympathiques qui sont d'abord venus vérifier ma carte d'invalidité. Ensuite, ils nous ont expliqué que si quelqu'un se garait sans permis, la voiture serait remorquée et le propriétaire serait condamné à une amende de 1000 euros. Après cette clarification, ils se sont montrés très intéressés par notre "origine" belge et nos motifs de visite à Tarifa ... Le long de la côte atlantique, l'eau était fendue par des " kite surfeurs" et il y avait même deux galgos qui se promenaient sur la plage en compagnie de leurs propriétaires !! En voyant cela, ma journée ne pouvait être que parfaite. En quittant Tarifa nous avons croisé les trois policiers qui nous ont fait signe de la main comme si nous étions de vieilles connaissances... Le soir nous avons dîné au restaurant de notre hôtel à Gibraltar. A notre arrivée ils m'ont offert une version améliorée de notre chambre en guise de cadeau d'anniversaire. Cadeau qui s'est traduit par une chambre avec salon, une terrasse géante et une bouteille de champagne dans la chambre. La serveuse qui nous a servi, m’a dit après avoir remarqué ma "broche logo", qu'elle aimait tellement le bijou parce qu'elle avait elle-même un galgo. Elle m'a embrassée en pleurant quand elle a entendu que nous avions une organisation qui a déjà sauvé près de dix mille galgos et nous a remerciés encore et encore et moi j’étais heureuse de pouvoir constater qu’il y a encore des gens bien dans ce monde.. Après des "effusions" mutuelles nous avons eu droit à un cocktail au choix, offert par la serveuse et son collègue. Ensuite, nous avons échangé nos coordonnés. Le lendemain, notre excursion en bateau, afin de rendre visite aux dauphins et autres, est littéralement tombée à l'eau à cause du mauvais temps et nous avons été obligés de passer notre dernière journée à l'hôtel.

Jeudi 9 , Vendredi 10 février 2023

Après un trajet de 490 km, nous sommes arrivés, au cours de l’après-midi, à notre hôtel qui se trouvait " au milieu de nulle part " et où une vache faisait des siennes au beau milieu de la route. La réceptionniste de l'hôtel, qui apparemment s’occupait également des groupes et autres, ne parlait pas un mot d'Anglais. Après notre inscription, un jeune homme branché est venu à notre aide en pensant qu'il parlait un Anglais impeccable mais ne nous a été  d’aucune utilité car il ne comprenait pas que nous venions pour observer les vautours. J’ai essayé de clarifier en disant qu’il s’agissait d’oiseaux, de «  pagaros » et j’ai ajouté « grande sin plumas » en indiquant mon cou. J’ai également ajouté « vultures » en Anglais . Lorsqu’ ils nous ont donné une brochure et que j’ai montré du doigt un vautour ils ont crié à l'unisson «  aaaaah, buitre » . Voilà toute l’histoire .. Lorsque nous avons demandé si nous pouvions prendre un verre, elle a répondu " si ", le bar était ouvert et elle nous indiqua un coin du salon avec des tables et des chaises mais où il n’y avait personne pour faire le service. Au bout d'un quart d'heure, quelqu'un s’est présenté qui  nous a dit que le restaurant n'ouvrait qu'à 20h30 et qui demandait ce que nous voulions boire. Au bout d'un moment, elle est revenue avec une bouteille de vin rosé qui, selon elle, provenait de la région, de Badajoz .. Dans notre chambre "style cabane en rondins", nous avons regardé «  Les Canons de Navarone » des années 1950, en version espagnole, qui de plus est et ensuite un autre film se déroulant  dans le Navarone des années 1970, cette fois-ci avec un très jeune Harrison Ford. Bref le temps passait très lentement et après une éternité nous pouvions enfin aller souper. Nous étions les premiers mais certainement pas les seuls. Six Anglais et deux Hollandais sont arrivés encore après nous. La cuisinière était en fait la serveuse du bar de cet après-midi et elle était un peu paniquée lorsqu'elle a entendu que nous sommes végétariens car il n'y avait qu'un seul menu. Après avoir échangé des allers-retours avec le traducteur branché et le cuisinier, j’ai dit au grand soulagement de toute l’assemblée, « la même chose pour nous mais sans viande »...

Quoi qu'il en soit, après une nuit orageuse et pleine de bruit de bois craquant, nous nous sommes levés à l’aurore. Après le petit-déjeuner et en mettant le nez dehors, nous avons été surpris par le froid mais nous étions bien décidés à voir des vautours ne fut-ce qu’un ... Il y en a eu des centaines et la vue était si impressionnante que nous en avons savouré chaque moment et que nous ne pouvions concilier cela avec l'indifférence de l'espèce humaine à l’égard de son propre biotope. Quand, très humblement, nous avons entamé le chemin du "retour", nous ne savions pas quel drame gigantesque nous attendait.