Espagne mise à jour novembre 2024 vervolg suite
Vendredi 8 novembre 2024
Mercredi matin, les dernières dames sont reparties pour le refuge afin de se reposer en quarantaine jusqu'à leur départ. Seules la petite martine et sa compagne Bonita, sont restées à Casa belgica et jusqu'au moment de leur départ, elles ont le jardin et la véranda chauffée pour elles toutes seules. Encore une semaine et jeudi prochain, elles pourront faire le voyage vers la terre promise avec les autres élus. Jusque vendredi, tout va bien mais c’est alors que Marie-Carmen appelle pour dire qu'elle a un problème, soupire... Une petite podenco abandonnée qui est arrivée à Las Nieves, il y a tout un temps, avec une patte fracturée, qui a apparemment été « réparée » par un chirurgien incompétent, souffre de douleurs intenses. Il y a un trou dans sa patte arrière à travers lequel on peut voir la plaque qu’il avait introduite. Mon estomac se retourne et je me demande pourquoi elle n’a pas montré le chien à Marianne qui n’est partie que depuis quelques jours. Quoi qu'il en soit, je pars dimanche après-midi avec Dirk pour la Belgique. Mon époux ne reste qu’une nuit et lundi il rentre en Espagne, en compagnie de Buffalo. Avant qu'il ne parte, il promet de passer chez le pharmacien afin de ramener des médicaments pour mon rhume qui persiste depuis Halloween. Ma voix ressemble encore toujours à quelqu’un qui fume comme un pompier et qui se tape 2 paquets de Gitanes par jour. Avec une telle voix, je dois appeler tous les adoptants demain, pour leur donner une heure pour le jour de l'adoption... Pas étonnant que certains d’entre eux ne me reconnaissent pas, car normalement j’ai la voix d’un petit moineau qui vient de tomber du nid. Et effectivement le lendemain... Lorsque j'appelle mes adoptants, certains d’entre eux ne reconnaissent pas immédiatement ma voix inhabituelle et plus j'appelle, plus je deviens enroué et plus j'ai l'air d'une fumeuse invétérée. Quoi qu'il en soit, je persévère et tout le monde a rendez-vous à une heure précise pour venir récupérer son chien et c'est ça le plus important...
Dimanche 10 novembre 2024
Dans l'après-midi, nous partons, avec le vol le moins cher, pour la Belgique où nous louons une voiture après un voyage désordonné et nous nous rendons à De Pinte. Heureusement, le Carrefour local est ouvert et nous pouvons faire le plein de nourriture pour ce soir et les prochains jours. Après une courte nuit, Dirk va chercher des sirops et des pilules pour la gorge comme promis, puis part pour Rosa Canina pour récupérer Dirk B. Martine, son épouse, reste à HRC avec leur mobilhome afin de les accueillir le jeudi, en compagnie de l’équipe d’accueil habituelle Nensie, Sabine et Kevin, lorsqu'ils arrivent de nuit avec les chiens après un périple de 1700 km. Après qu’ils aient atterri, je reçois un appel téléphonique m'informant qu'ils sont en route pour Casa Belgica où ils ont quelques corvées encombrantes qui les attendent avant de partir pour la Belgique. Plus tard dans la journée, je reçois un appel téléphonique moins agréable. Marie Carmen a déposé le petit podenco en disant « PROBLEM » et en effet, il n'a pas l'air bien. Dirk ne sait pas quoi faire car vu les photos que l'on me transmet, il est hors de question de la laisser faire le long voyage jusqu'en Belgique. Et c’est pas tout car Martine m’appelle en disant qu'une vieille dame atteinte de démence doit rentrer en maison de repos et que son chien qui était initialement autorisé à l’accompagner, ne l’est finalement plus et sera ramené à HRC. Je me fais de gros soucis et je me demande ce qui va encore arriver. Au cours de la soirée, Dirk appelle à nouveau pour dire qu'il ne sait pas quoi faire du chien. Elle est si sage et si calme et a apparemment, elle a déjà volé quelques cœurs. A 23h00, je me couche en sachant que ce ne sera pas pour dormir mais pour m'inquiéter. Et j’ai eu bien raison sur ce coup là ...
Mardi 12 novembre 2024
Je m’endors finalement, pour ensuite me réveiller 5 fois afin de regarder quelle heure il est. La dernière fois que je regarde, il est 7h30 du matin et je me lève pour voir si un mail est arrivé, mais hélas.. D'Espagne ,au cours de la matinée, arrive le message que Dirk ne sait toujours pas quoi faire de la petite dame à poil dur avec le pelage roux et blanc, de grandes oreilles et des yeux ambrés. Martine m’appelle depuis HRC pour dire que la petite femelle de la vieille dame a été ramenée par sa fille. Au fur et à mesure que la journée s'éternise, je réponds du mieux que je peux à mes quelques appels, avec la compréhension des auditeurs pour ma voix rauque. La seule à ne montrer aucune compréhension quand je l’ai au téléphone pour lui donner les coordonnées de Rosa Canina, c’ est bien Marianne.. Elle rit quand elle m'entend babiller mais se rattrape en disant qu'elle vient au jour de l'adoption !! Quoi qu'il en soit, en début de soirée, j'ai soudainement une INTUITION PHENOMENALE !! J'appelle immédiatement Dirk pour lui dire que je vais envoyer un e-mail au docteur De Frutos avec toutes les informations concernant le podenco et avec la question s'il veut l'opérer car je ne sais pas par qui ni quand elle a été opérée. Le montant de la procédure n'a pas d'importance tant que le pauvre animal est aidé. Je vais ajouter que mon mari et compagnie partent pour la Belgique jeudi avec les chiens et que par ce fait, il ne pourra conduire le pauvre animal à Talavera que demain et que nous ne pourrons pas la récupérer avant lundi. J'envoie un e-mail supplémentaire à Dirk pour lui dire qu'en attendant, il doit envoyer toutes les photos de la patte du petit podenco au médecin. Après à peine 10 minutes, le véto répond qu'elle peut venir le lendemain et que ce n'est pas grave si nous venons la chercher le lundi soir. Il essaiera de l’opérer demain et elle pourra rester à la clinique, pour être soignée, jusqu'à lundi. Voilà un gros souci en moins. Seulement demain, les deux Dirk auront un voyage supplémentaire de 160 km, de l'exercice pour le lendemain...
Jeudi 14 novembre 2024
Après 2 jours de pilules et de sirops, je me sens un peu mieux malgré le mauvais temps et la pluie qui claque contre les grandes vitres.. Surtout la bonne nouvelle que le petit podenco a été opéré avec succès, me donne un peu de tranquillité d'esprit et un peu plus de souffle... Le seul inconvénient est que sa patte a dû être fixée avec une « armature externe » car l'os, sur lequel 2 plaques avaient été vissées, l'une sur l'autre, était complètement pourri et enflammé. Même après avoir raclé, nettoyé et ajouté de l'os artificiel, l’os initial était encore trop faible pour supporter une nouvelle plaque. Cela signifie qu'elle doit se promener pendant des semaines avec une armature externe qui doit être désinfectée précisément là où les broches sortent de la peau, soupir. Quand je regarde les photos que Frutos a envoyées, mon cœur déborde de pitié. Pauvre petite, qu'a-t-elle dû souffrir. Quoi qu'il en soit, à partir de maintenant, on s'occupera bien d'elle, c'est certain. Pendant la journée, je reçois les appels téléphoniques obligatoires des chauffeurs, de Martine et la visite de ma voisine Liliane, inquiète et âgée de 85 ans, qui me fait , encore une fois , le récit du cambriolage de son appartement alors qu'elle rendait visite à son fils sur l’île de Majorque. Malgré le fait que nous étions à la maison à ce moment-là et que Liliane habite juste au-dessus de nous, nous n'avons rien entendu. L’infraction a été « découvert » le jour même par son fils qui était venu s'occuper des plantes et a appelé la police. Personne n'avait rien entendu. Quand même effrayant quand on sait que nous habitons dans le Centre de DE Pinte et dans la rue commerçante où se trouvent la mairie et la police. Connaissant Dirk, il a immédiatement convoqué une société de sécurité et le lendemain, Verisure est venu suspendre les caméras. Les voleurs sont donc avertis. Mais de toute façon cela reste terrifiant. À 23 h00, j'appelle les chauffeurs qui traversent la France, dans l'obscurité totale, avec leur précieuse cargaison et je demande à Dirk comment ça se passe parce que la veille, il a eu une sorte de paralysie faciale qui a commencé par un œil droit larmoyant et qui a entraîné une paralysie du côté droit de sa bouche.
Vendredi 15 novembre 2024
Quatre heures plus tard, la porte d’entrée s'ouvre et Dirk traîne les bagages dans le couloir. Dix minutes plus tard, il se glisse entre les draps et commence à parler, pendant quelques minutes, du voyage, de l'arrivée et enfin de son état qu'il démontre à quelques reprises en me regardant avec un œil droit qui ne se ferme pas et en me souriant de travers. Heureusement, qu’ensuite, il tombe dans un profond sommeil. Parce que nous ne réussissons pas à garer notre camionnette dans le voisinage, nous partons 5 heures plus tard, avec la voiture de la voisine chez le médecin afin de nous faire vacciner contre la grippe et de demander des conseils pour le problème de Dirk... Il s'avère que cela a quelque chose à voir avec une inflammation d'un nerf qui « commande » le côté droit du visage. La condition s'appelle Bell Palsy, on n'en a jamais entendu parler, mais dans la plupart des cas, il faut du temps pour récupérer. On lui prescrit de la Cortisone et on lui conseille d'urgence de consulter un oto-rhino-laryngologiste le plus rapidement possible car le médecin n'est pas rassuré. Plus facile à dire qu'à faire car demain c'est le jour de l'adoption et dimanche nous partons à 5h00 du matin, pour rentrer en Espagne. Après avoir récupéré ses médicaments, il me dépose à la maison et part au HRC pour nettoyer la camionnette et, avec Dirk B, faire les préparatifs pour le jour de l'adoption du lendemain. Il est plus de 14h00 quand il est de retour chez nous et qu’s'assoit éreinté, derrière son ordinateur pour répondre à ses mails des 2 derniers jours. Au bout d'une heure, j’en ai assez et je lui somme de se reposer pendant quelques heures. À 20h00, nous allons à table avec une lasagne végétarienne, puis nous regardons la télé jusqu'à 22h00. Ensuite, nous nous couchons car demain on devra se lever tôt ...
Samedi 16 novembre 2024
A 7 h00, je me lève pour appliquer mes couleurs de guerre… Travail délicat car il est régulièrement interrompu par de violents éternuements. Quoi qu'il en soit, le résultat n'en souffre pas et à 8h30, nous sommes prêts à partir. Pendant que nous nous rendons à Rosa Canina, je pense au fait que demain à cette heure, nous nous trouverons très probablement sur le périphérique de Paris. Lorsque nous arrivons à Rosa Canina, il y a déjà beaucoup d'activité et il est temps pour les bons voeux, car aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Yolanda. Avant de commencer, nous prenons, comme d’habitude, un petit-déjeuner fortifiant avec les collaborateurs, après quoi, nous sommes prêts pour commencer aux activités. Après le énième adoptant et les cadeaux assotis, Marianne Philippo fait son « entrée » typique fracassante dans notre bureau d'accueil accompagnée d’une amie. J'en suis sincèrement heureuse et je ne suis pas la seule car cela fait longtemps qu'elle n'est plus venue à une journée d’adoption. Une fois que les derniers adoptants, des collègues de notre responsable régionale Nensie, ont récupéré notre Icare et que la photo est prise, tout est prêt pour une fête d'anniversaire improvisée. Yolanda a apporté toutes sortes de friandises. Annie qui a aussi fêté son anniversaire a amené des pâtisseries italiennes, etc. Cela signifie une chose, à savoir qu'il doit y avoir des chants, rauques ou non... Après avoir rendu hommage à celles qui fêtent leur anniversaire, je mets Marianne sous les feux de la rampe et demande une salve d'applaudissements pour ses 20 ans de dévouement à GINB et les centaines et centaines de stérilisations qu'elle a effectuées. En guise de remerciement, elle reçoit une ovation debout de plusieurs minutes de la part de tout le monde. Après la journée d'adoption réussie et la mini-fête d'anniversaire qui a suivi, tout le monde prend congé. Kevin emmène avec lui Bonita qui attend une famille adoptive et qui a été autorisée à venir en Belgique avec son amie la petite Martine, qui part pour Kain. Nous partons pour De Pinte où les valises m'attendent, soupir... Une chose me trotte dans la tête pendant que nous rentrons chez nous, c'est que la fille de la dame qui souffre de démence, qui a amené le chien à Rosa Canina, a appelé, aujourd’hui, la responsable régionale Martine pour dire qu'elle était tellement désolée et qu’elle désirait venir la rechercher. Bien sûr, j'ai donné mon approbation parce que c'était tellement beau à voir à quel point les deux étaient heureuses...
Dimanche 17 novembre 2024
J’avais donc vu juste hier et vers 8h00, nous roulons sur le périphérique de Paris. Nous nous sommes levés à 4h00 du matin, avons regagné l'autoroute à De Pinte et nous nous sommes arrêtés un peu plus tard sur l’aire de St. Léger pour notre traditionnel petit déjeuner… Après notre couque au chocolat, notre croissant et notre café, je me rends aux toilettes afin de passer mon corset de soutien inconfortable de 5 kg qui devrait m’apporter du réconfort. Une demi-heure plus tard, nous remontons à bord de la camionnette et partons pour Paris. À mesure que la lumière du jour chasse l'obscurité, le trafic est multiplié par cinq et, comme d'habitude, les automobilistes français, des motards et de nombreux coursiers intrépides changent constamment de bande de circulation, sans se soucier des autres usagers de la route. Dirk rentre dans une « colère française » et envoie des reproches furieux à leur encontre. Dans l'espoir de calmer un peu ses nerfs et d'adoucir quelque peu ses malédictions et ses jurons, je suis tout à fait d'accord avec lui, comme toujours. Mais cela reste plus facile à dire qu'à faire, car si un coursier lui coupe la route, il le gronde en gesticulant. Un homme de couleur avec une camionnette cabossée a apparemment le même tempérament que lui, car il gesticule et gronde en retour en levant son majeur. Soupir... Heureusement, une demi-heure plus tard, nous atteignons le direct pour Bordeaux et le GPS nous indique joyeusement qu'il nous reste encore 772 km à parcourir jusqu'à notre destination.. Cela signifie que Dirk s'arrêtera encore deux fois, oh… ma pauvre vessie... Des heures plus tard, nous passons devant notre « vieil » hôtel que je laisse derrière moi avec tous mes souvenirs et remplie de mélancolie. Encore 89 km et nous y sommes, se réjouit Dirk. Comme toujours, les derniers kilomètres sont les plus lourds. Après un détour par Anglet, nous arrivons enfin à notre hôtel qui s'avère être un centre d’hydrothérapie à l'eau de mer ! Dans le grand hall d'entrée, qui remplit nos poumons d'air marin humide, nous rencontrons l'équipe nationale française de karaté et des personnes en peignoir. À la réception, on me propose immédiatement un formulaire avec les différents soins. Rien de tout cela m’attire spécialement. Le repas du soir et la chambre ne sont pas trop mal mais...
Lundi 18 novembre 2024
À 7h00, nous sommes réveillés. Dirk s'occupe immédiatement de son œil larmoyant qui ne se ferme pas encore complètement. Contre son gré, Il prend sa cortisone et descend une partie des bagages. Entre-temps, j'applique encore une fois mes couleurs de guerre… En effet, encore une fois car je ne sors jamais sans être maquillée. Je suis du principe que personne n’a à subir cet aspect de ma personne. À 8h30, nous passons à table pour le petit-déjeuner et 20 minutes plus tard, nous partons. Mon corset se trouve derrière moi en cas de besoin, mais comme le bas de mon dos et le haut de mes cuisses sont irrités d'avoir été dans cette camisole de force toute la journée d'hier, je suppose que c’est là qu’il restera. Dès que je m'installe, Dirk remarque que nous sommes comme 2 pauvres vieux. Avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, je réponds immédiatement « eh ! parle pour toi »... Lorsque nous quittons le parking, le GPS nous rappelle qu'il nous reste encore 755 km d'ici à Talavera en plus du retour à Casa Belgica car comme promis, nous nous rendrons directement chez le docteur De Frutos afin de récupérer le petit podenco. Ensuite, nous retournerons à Casa Belgica sur 80 km pour enfin être de retour à la maison. Avant que cela n'arrive, il nous faut d’abord entrer en Espagne, puis parcourir 500 km « tout droit » en direction de Madrid. Quelques kilomètres après la frontière, nous sommes pris dans un embouteillage. On dirait que quelque chose de grave s'est passé car un nuage de fumée noire est visible au loin et on dirait que les services d'urgence doivent encore, à toute vitesse, se faufiler dans les embouteillages. J'ai toujours terriblement peur sur cette route car elle serpente à travers d'innombrables virages et les camions font toujours « la course . Qu'il pleuve ou qu'il soit sec, ils descendent comme des fous vers la plaine. Après avoir attendu trois quarts d'heure dans la file, nous passons enfin devant le lieu de l'accident. Un camion chargé de voitures neuves, est apparemment sorti du virage, a pris feu et a percuté plusieurs autres voitures qui ont également brûlé !! Ici et là, sa cargaison calcinée continue de brûler. Un terrible ravage !! L’endroit grouille de pompiers, d'ambulances et de policiers qui veillent à ce que rien ne soit photographié ou filmé. Cela nous rend tout silencieux.
Nous devons attendre jusqu'à 17h00 avant d'être enfin à Talavera. Une demi-heure plus tard, après l'explication nécessaire du docteur Frutos au sujet du petit podenco, dont la patte arrière est prise dans un frame extérieur et la tête entourée d’un lampadaire, nous rentrons chez nous. Notre maison, notre foyer, casa Belgica, enfin !! Et en plus, nous sommes arrivés à destination en toute sécurité !! Après toutes ces années, Dirk et moi, nous nous donnons encore toujours un « High Five » au moment d’atteindre notre rue !! Je pense qu’on le ferait à moins … Nous installerons notre invitée au plus vite, nous lui donnerons à manger, déchargerons les bagages, mettrons tout à sa place, ensuite nous mangerons un petit bout et boirons un verre de Cava à notre arrivée en toute sécurité. Demain matin, Dirk ira chercher les chiens et la revalidation de Mlle Podenco pourra commencer. Mais dans l’immédiat du repos, enfin du repos. Après 1819 km nous l'avons bien mérité...